Alice Springs et l’Outback

Nouvelle destination, nouvelle atmosphère – c’est là la richesse du continent Australien !

Après seulement 2h de vol depuis la côte Est, bien plus court que le trajet en voiture, je débarque à Alice Springs, la principale ville étape si vous allez dans l’Outback !
Implantée au beau milieu de nulle part, il vous faudra rouler pas moins de 5h en milieu désertique si vous voulez visiter Uluru et ses alentours – c’est bien connu l’Australie c’est tout petit… 

En attendant de rejoindre Uluru, Kings Canyon et Kata Tjuta pour ces 3 jours de visite de l’Outback, je profite de Alice Springs, ses musées et son environnement très particulier.

Ce séjour à Alice Springs est aussi l’occasion toute trouvée d’en apprendre un peu plus sur les aborigènes d’Australie. Depuis le début de mon séjour sur le Mainland, j’en entends beaucoup – principalement du négatif d’ailleurs – mais maintenant que je suis ici au beau milieu de leurs « terres », il est temps de m’y intéresser sérieusement !

Alcooliques, drogués, dangereux, violents, à éviter, génétiquement faibles, consanguins… on ne peut pas dire que les Australiens m’en dressent un tableau flatteur, pour ne pas dire raciste…

Après ces quelques mois ici, je ne peux malheureusement pas affirmer que certains de ces clichés semblent infondés mais ils feraient mieux d’en chercher la cause pour la résoudre plutôt que de les accabler. Il est vrai que dans les grandes villes tel qu’Adélaïde, j’ai pu voir certains aborigènes devenir violents sous l’effet de l’alcool et/ou drogues mais maintenant que je suis ici, je veux surtout comprendre pourquoi je n’en ai vu que très peu insérés dans la société depuis que je suis ici.

Je profite donc de mes guides du jour pour vous retransmettre un peu de ce que j’ai pu apprendre à leur contact ! Je vais essayer de ne pas faire trop long !

Je vais essayer de commencer par la base et vous parler des cultures aborigènes et non de la culture aborigène tant ici il existe de différences entre les tribus.
A savoir qu’ici, il existe autant de tribus qu’il peut exister de territoires, dont chacune a son propre dialecte. Un aborigène du Nord ne saurait donc comprendre le dialecte d’un aborigène du Sud et vice versa. Autant vous dire que vu la toute petite surface de ce pays-continent, ce que je vais voir ici ne représente qu’une toute petite minorité de ce qui existe…

Je vais donc essayer de développer les principes de bases de la vie en société tels qu’on peut les retrouver dans la plupart de ces tribus.

Une complémentarité homme – femme
Un des principes de base de leur culture est la complémentarité entre hommes et femmes au sein de chaque tribus ! Chacun était donc prié de mettre en commun leur savoir-faire afin de faire vivre la tribu dans les meilleures conditions possibles.
La transmission du savoir et des expériences des anciens était donc indispensable à leur survie dans ces terres rouges hostiles à la vie humaine.
Afin d’exploiter aux mieux les capacités de chacun, la répartition des taches était simple; les hommes forts à la chasse, les anciens à l’école pour partager leur savoir avec les petits et les femmes à la culture et attentives aux petits soins de tout le monde !
Cependant, pas question de partager le savoir; ainsi il existait deux écoles bien distinctes : celles des hommes et celles des femmes. Aucune des deux écoles ne doit se rencontrer ni partager les connaissances, d’où une complémentarité des savoirs entre les hommes et les femmes.

Malheureusement dans notre société de consommation, telle qu’on veut leur imposer, ces savoir-faire et vivre deviennent obsolètes et tendent à disparaître de plus en plus… Les journées auparavant rythmées par la chasse, la préparation des repas et l’éducation des valeurs et connaissances pour survivre tendent à disparaître… La perte d’identité est donc devenue inévitable pour certains qui ne se reconnaissent plus dans cette société …

Un rapport au temps différent
Dans notre culture occidentale voir des gens assis toute la journée à « végéter » (parole rapportée) dans la ville est signe d’errance voire de déchéance selon les points de vue.
Cependant, il faut comprendre que leur rapport au temps n’est pas le même que le nôtre (où chaque jour dure 24h). Pour cette culture le temps fonctionne en cycle et il peut leur arriver de partir des mois pour méditer avant de réapparaitre sans que cela ne les perturbe.
Et comme je le disais un plus haut dans l’article, l’activité quotidienne des tribus était toute autre avant de leur imposer nos us et coutumes occidentales.
Que faire donc dans ces centres villes bétonnés où les gens courent après le temps ?

Consanguin
Malheureusement j’ai beaucoup entendu ce terme que ce soit pour les Tasmaniens ou pour les aborigènes – ça me rappelle légèrement certain cliché du nord… Sachez que pour les aborigènes qu’on a pu rencontrer, le mariage entre cousins n’est reconnu qu’à partir du 4ème degré mais autorisé dès le 2ème dans la société australienne, si je ne me trompe pas…

Je pourrais continuer encore très longtemps mais je préfère vous laisser voir par vous-même et suivre les explications d’un guide lors de votre prochaine visite.
Toutes ces infos proviennent de mon coloc au YHA et de mon guide Ash, Australien vivant sur Alice Springs depuis fort longtemps et qui a noué de très bons contacts auprès de ces tribus.

Il serait faux de dire que le contact avec les aborigènes est facile. Leur culture, leur méfiance et leur dialecte mettent une certaine distance entre eux et nous, mais il n’est pas moins important de nous éduquer – même si c’est indirectement.

Les Australiens commencent à faire des efforts pour ces autochtones mais le fait de vouloir les éduquer à l’occidentale sans réciprocité semble être un échec et je ne peux pas dire que la construction des baraquements à l’occidentale – dignes de bidonvilles – en plein cœur des villes ne change la donne. Il faut juste arriver à comprendre qu’ils sont complètement perdus au beau milieu d’un monde qui est à 1000 lieux de leur culture mais je pense que chacun a à apprendre de l’autre, en espérant que la cohabitation se passe mieux dans le futur…

Trêve de paroles sur les aborigènes, il est maintenant l’heure de partir se rendre en territoire aborigène pour enfin découvrir en images les richesses de l’Outback !

Je prends donc la route avec Ash et Gavin, nos guides du trip, accompagnés d’un petit groupe de 12 personnes pour 3 jours et 2 nuits à la belle étoile au cœur d’Uluru, KataTjuta et Kings Canyon !
Je vous présente mes compères du road-trip : Rachel & Mike (UK), Helen & Derek (UK), Jackie (JAP), Conor (USA), Miriam (AUS), Corinna (ALL), Kerri, Sunny, Chantal (AUS).
Malheureusement je n’ai pas de photo du groupe en entier, vous en connaitrez les raisons un peu plus loin… 

Départ aux aurores du YHA d’Alice Springs pour 5h de route vers Uluru, notre première destination du road trip !
Lors de cette première journée, nous profitons des rares shops en vue pour faire quelques haltes sur la longue ligne droite vers Ayers Rocks, l’occasion de voir quelques chameaux, de ramasser du bois pour le feu de camps et profiter des paysages magnifiques !

Nous arrivons enfin en début d’après-midi sur le site de Uluru où nous profitons tranquillement du centre d’interprétation pour nous cultiver un peu des légendes aborigène avant de rejoindre le parcours autour de ce fameux « cailloux » sacré !

Faute de pouvoir profiter du sentier en entier, pour une question de timing, malheureusement pas très convaincant, nous profiterons uniquement de la face Sud et de quelques explications de la face nord au cours du trajet en bus…
Enfin libéré de ce bus, je peux enfin profiter de ce site géologiquement incroyable et à l’atmosphère unique teintée de légende et de lieux hautement sacrés pour les aborigènes.
Lors de ce parcours au pied de cette étonnante formation rocheuse, vous serez prié de ne pas prendre en photos certaines séquences, qui correspondent à des lieux hautement sacrés, mais ne vous inquiétez pas il en reste suffisamment pour vous en faire profiter en images.

A la fin du parcours vous aurez le choix, où non, de grimper sur la crête. Eternel débat entre peut-on ou non le gravir ? Même si plusieurs panneaux vous défendent de grimper – bien qu’il reste libre d’accès et agrémenté d’une chaine pour vous aider… – les croyances des aborigènes ne sont pas si fermées.
Il est vrai qu’il arrive que ce site soit clos et interdit quelques jours par an lors de jours de deuil ou de cérémonies mais selon les dires des aborigènes, le reste du temps Uluru reste accessible mais à vos risques et péril !
Selon les traditions Aborigène pour ne pas « salir » leur lieu sacré, il convient de ne pas être chaussé mais autant vous dire que tous ceux qui s’y sont déjà rendus vous diront d’oublier tout de suite. Après vous pourrez faire comme toutes ces personnes qui souhaitent à tout prix grimper mais sachez qu’il n’est pas rare d’avoir des accidents et que le jour où j’y suis allé une touriste Asiatique est restée bloquée toute la nuit sur la crête ne pouvant redescendre surement à cause du dénivelé (ou de son équipement)…
Quoi qu’il en soit, j’ai fait le choix de ne pas grimper mais à vous de choisir quand vous vous y rendrez !

Je poursuis donc la visite sur une petite partie de la face nord où notre guide nous rejoint pour nous expliquer en détails les lieux de cultes et d’enseignements des traditions sur ce site sacré.

Je ne développe pas ces explications ici mais vous pouvez retrouver une grande partie de ces dires un peu plus haut dans l’article. Je vous encourage vivement à choisir un guide si vous avez la possibilité de venir ici, vous en repartirez bien plus au fait des us et coutumes de ces nomades !
Nous finissons la journée une coupe de sparkling à la main devant le coucher de soleil sur Uluru avant de rejoindre tranquillement notre base de camps où nous passerons la nuit à la belle étoile dans notre swag – une sorte de sarcophage en toile imperméable – les pieds au plus près du feu de camps et aux cris des dingos.

Au programme de cette deuxième journée : un lever avant les aurores pour observer le lever de soleil sur Uluru depuis Kata Tjuta puis une petite randonnée autour de ce site!

Après cet instant détente dans le désert, quelques minutes de route suffisent pour arriver sur le site de Kata Tjuta où une randonnée de 3heures nous attend.
Finalement 1h30 de marche suffit amplement pour ce circuit mais il n’en reste pas moins intéressant, même si l’envie d’aller pousser un peu plus loin la marche est vraiment tentante .

Après cette matinée bien remplie, nous retournons au camp pour récupérer nos affaires laissées dans le noir ce matin et prendre un bon lunch avant de prendre la route pour Kings Canyon à 4h de là.
Au menu de ce midi, hamburger de chameaux et crudités : un menu déterminant pour la suite du voyage… vous allez comprendre un peu plus loin !

Après 4h de route ponctuées de quelques arrêts pour ramasser le bois et admirer le Mount Conor – que certains touristes prennent pour Uluru – nous arrivons sur le camp de Kings Canyon où nous allons passer notre dernière nuit en plein désert.

Malheureusement la soirée et la nuit ne vont pas se passer comme prévues… Tout semblait bien parti : feu de camps, guitare, repas gargantuesque, … mais voilà déjà depuis quelques heures déjà 1, 2 puis 3 personnes tombent malades – dont bibi – et ça va ne faire qu’empirer ! Durant la nuit, c’est finalement 10 personnes sur les 14 du trip qui tombent successivement malades pendant la nuit…

Autant dire que la randonnée matinale de 4h à Kings Canyon fut une épreuve à surmonter pour les rares personnes assez en forme pour y aller, mais je ne suis pas venu ici pour rien. Bref, je prends sur moi et j’avance tant bien que mal sur ce sentier atypique mais qui se transforme en véritable épreuve au bout du compte…

De retour sur le camp où tout le monde semble grogui, nous décidons donc de rentrer un peu plus tôt que prévu sur Alice Springs…
Malade depuis la veille au soir, je ne peux pas dire que les symptômes s’atténuent et mon trajet pour Singapour de 25heures d’avion/d’escales du lendemain promet d’être fort sympathique… Faute de médecin et de pharmacie ouverte ce soir- là, un petit groupe d’entre nous décide finalement d’aller à l’hôpital pour pouvoir se soigner convenablement.
Bref, il a fallu attendre le tout dernier jour de mon road trip en Australie pour avoir une intox alimentaire… Il s’avère que le chameau a sûrement pris un peu trop le soleil et pas assez cuit, je vous laisse imaginer la suite…

C’est sur cette mésaventure que je termine aujourd’hui mon trip en Australie et que je compte poursuivre vers l’Asie où j’ai rendez-vous dès demain avec Singapore pour une toute dernière étape !
A 4 jours de rentrer en France, je me rends compte que tout est passé à une vitesse affolante et qu’il me reste des milliers de choses à voir et à faire ici mais je me réserve le temps pour y revenir faire un petit tour 

Suite du prochain épisode à Singapour pour ma dernière étape de mon road trip de 8 mois …

Rendez-vous à la prochaine étape...